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Peu avant la Guerre de Secession, Sud des Etats-Unis. Django, un esclave parmi tant d’autres est libéré puis affranchi par un chasseur de primes allemand. Devenu chasseur de primes à son tour, il se lance aux côtés de son bienfaiteur à la recherche de sa femme. Il devra alors s’opposer à un riche propriétaire, Candie, pour retrouver celle qu’il aime.

 

Le public suit donc avec attention une touche jugée audacieuse et révolutionnaire. Car la touche Tarantino, c’est une méthode éprouvée depuis maintenant huit long-métrages. Prenez un genre quelconque, versez plusieurs doses référentielles aux films majeurs du dit genre, transformez le scénario en forme de pastiche, ajoutez de longues joutes verbales, saupoudrez avec le thème de la vengeance, et enfin mélangez le tout avec une grande dose d’ultra-violence spectaculaire. Vous obtenez alors un cocktail détonant qui fait ses preuves depuis plus de quinze ans.

Avec Django Unchained ici, Tarantino applique méthodiquement la formule qui l’a porté au sommet. Grand admirateur de Sergio Leone, il s’adonne à imiter les codes du Western Spaghetti si chers au maître d’origine italienne, multipliant ça et là les clins d’œil notamment à Django le film de Sergio Corbucci. Plus qu’un clin d’œil, il va jusqu’à reprendre le titre et le nom du héros éponyme. Il reprend également la musique légendaire d’Ennio Morricone, compositeur fétiche de Leone.

 

On retrouve toujours ce thème de la vengeance, ici sur fond de critique de l’esclavage. Les dialogues acidulés, véritables joutes verbales (notamment celle opposant Di Caprio à Christopher Waltz), eux, se terminent dans une explosion de chairs et de viscères, le réalisateur persiste dans sa mise en scène agressive au sens propre comme au figuré.

 

Évidemment, tout cela ne serait pas du Tarantino si le sang et la violence n’étaient pas présents. Un peu à la manière de Kill Bill, le sang est partout sur l’écran. La violence, presque gratuite dans le film, est accompagnée d’un humour noir fidèle à Tarantino. Comme d’habitude, le réalisateur arrive à faire en sorte qu’on ne se retrouve pas avec un film classique. Car le talent de Tarantino c’est bien évidemment le fait qu’il arrive à plonger le spectateur dans le film sans pour autant qu’on se retrouve avec un film ayant une dramaturgie très classique.

Peut-être un peu long par moments, Tarantino arrive à nous captiver pendant le film – notamment grâce à ce style pop art et ces effets cartoon très présents, mais également par de très beaux jeux de lumières, de cadrages et de décors. Le réalisateur parodie à merveille le western classique.

Pour finir, le message de Tarantino dans ce film est cette description de l'esclavage parmi les plus brutales, les plus poignantes que l'on ait vues au cinéma. Ce sont des scènes presque insoutenables. Tarantino veut montrer qu’à cette époque, une telle violence apparaissait comme naturelle tant le racisme était une évidence. Et par exemple, quand à Samuel Jackson, son personnage d'esclave complice de l'esclavage donne au film un aspect dérangeant, presque subversif. Ces séquences sont traversés d’éclairs de génies mais aussi de facilités. Tarentino aime que ses films soient reconnaissables au premier coup d’œil. Pari réussi.

 

Django Unchained : le western violent

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